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Sécurité embarquée : et si on essayait de hacker un capteur du commerce?

IoT et géolocalisation : le retour d’expérience d’une startup bretonne

T’as pas 2 Watts?

L’énergie abondante et bon marché est une illusion. Nous sommes entourés de prises électriques mais nous oublions un peu facilement l’usine au bout de la ligne. Va-t-on voir le nombre de centrales nucléaires augmenter pour connecter nos objets ? On a peut être une solution…

Aujourd’hui, les règles régissant la sobriété énergétique des appareils électriques sont plutôt souples pour les industriels: une puissance affichée de quelques watts est tout à fait acceptable. Ainsi, votre box ADSL consomme une dizaine de watts en veille .

Le Watt: une grandeur trompeuse.

Le watt représente une puissance: c’est une photo à un instant T du comportement énergétique d’un appareil.
Le watt heure est une unité d’énergie: c’est le film du comportement énergétique d’un appareil sur une durée.
Ainsi, une box affichant une puissance de 18 W consomme:
  • 18 Wh en une heure
  • 36 Wh en deux heures
  • 432 Wh en un jour
  • 157680 Wh en un an soit 0.0018% de la capacité annuelle de production d’une éolienne.

Une débauche d’énergie en perspective

L’OCDE estime qu’à l’horizon 2022, 50 objets connectés équiperont en moyenne nos foyers contre 10 aujourd’hui. Soit 40 objets supplémentaires consommant chacun en moyenne quelques watts, disons 3 watts par exemple.
Objet connecté ou internet des objets: décrit le réseau des objets connectés à Internet
Pour équiper les 25 millions de foyers français, il faudra donc produire de l’énergie pour connecter ces nouveaux objets au réseau. Si ces objets sont conçus de manière identiques à ceux que nous utilisons aujourd’hui, il nous faudra trouver en France:
 3GW
En énergie sur un an:
26.28twh
Soit à la louche : 3000 éoliennes d’un MW ou 3 tranches nucléaires pour alimenter vos frigos, brosses à dents et box domotique connectés.
L’agence internationale à l’énergie (IEA) craint une surconsommation au niveau mondial et un déficit de capacité du réseau.
Cette agence estime que l’impact écologique des objets connectés n’est pas négligeable et estime que la consommation globale des objets connectés pourrait être réduite de 65% 
Cette surconsommation est pour certaines applications bien pire.

L’exemple du volet roulant

Que fait-on? C’est facile d’annoncer la fin du monde, l’augmentation du prix de l’énergie et la multiplication des centrales nucléaires mais est-il possible de résoudre ce problème ?
La solution est relativement simple: quand l’appareil est en veille, il dort et ne devrait rien consommer.
Pour la plupart des appareils, 99% de l’énergie consommée est gaspillée à travers le maintien de la connexion à internet. Par exemple un volet de 100 Watts connecté fonctionnant 30 secondes le matin et autant le soir va consommer:
100 Watts pendant une minute et 10 Watts pendant 23H59 minutes pour maintenir la connexion à internet. Soit une consommation quotidienne:
1.7wh
= énergie où le volet est actif + énergie où le volet est en veille
Dans cet exemple, on voit que 99% de la consommation du volet est gaspillée en veille.
Les ingénieurs doivent changer leur manière de concevoir les objets connectés et placer la sobriété énergétique au cœur du design. C’est aujourd’hui de cette manière que sont conçus les téléphones  portables qui permettent une connexion réseau avec moins d’un demi watt. Pour cela, il est fondamental de d’apporter de l’intelligence au produit connecté et de considérer la contrainte énergétique dès les premières phases de conception.

Notre solution pour sauver les watts

Pour améliorer la sobriété énergétique de nos capteurs, nous leur avons appris à dormir. Par défaut, nos capteurs dorment et ne consomment pas d’énergie.

De temps en temps, les capteurs se réveillent pour se connecter à internet et faire leur job puis se rendorment immédiatement. Cette approche nous permet d’afficher une consommation énergétique de quelques dixième de watts heure par jour contre quelques dizaines de Watt heures pour les solutions actuelles.

Le rôle des gouvernements

Les politiques ont un rôle à jouer pour limiter ce gaspillage d’énergie:

  • éduquer les citoyens
  • négocier avec les industriels de bonnes pratiques de conception
  • normaliser et imposer une réglementation contraignante
  • développer de nouveau labels « eco responsables »
Sources:
Crédit photo:
Josephine Heather – Flickr
SPW – Flickr
Pour aller plus loin:
Le rapport de l’IEA: more data less energy

Smart Cities : enjeux et défis pour les villes du futur

En 2050, 80% de la population mondiale habitera en ville. Pour accueillir ces nouveaux habitants, nos cités doivent se transformer. Les enjeux de cette mutation sont importants et les défis à relever nombreux.

Connaissez vous les smart cities? Une dénomination aux allures de couteau suisse regroupant de nombreuses promesses pour la ville du futur.
Wikipedia décrit les villes intelligentes comme:
[…/…]  un type de développement urbain apte à faire face aux besoins des institutions, des entreprises et des citoyens, tant sur le plan économique, social qu’environnemental.[…/…]
On pourrait aller plus loin en décrivant ces smart cities comme un subtil mélange :
  • d’une économie intelligente
  • d’une mobilité intelligente
  • d’habitants intelligents
  • d’une administration intelligente
  • de politiques intelligentes
  • de technologies intelligentes
  • de services intelligents
Derrière cette définition abstraite, 3 enjeux majeurs se dégagent:

Smart cities: un enjeu économique

Dans un contexte de finances publiques au plus bas, d’infrastructures vieillissantes, les métropoles doivent booster leur compétitivité pour développer l’attrait économique de leur territoire. Ceux-ci n’ayant plus les moyens d’assumer seuls les investissements pour transformer la ville, de nouveaux modèles sont à imaginer.

Les smart cities sont des lieux d’expérimentation où se construisent de nouveaux business model et où sont créés de nouveaux emplois. La ville intelligente pourrait devenir un terrain de jeu formidable pour l’innovation sous toutes ses formes.

Un enjeu technologique

La ville concentre 75% de la consommation de l’énergie mondiale et 80% des rejets de CO2 dans l’atmosphère.
Faire mieux avec moins, tels sont les défis à relever:
  • Optimisation des déplacements
  • Contrôle du traffic routier
  • Surveillance de la qualité de l’air
  • Optimisation des réseaux de distribution d’énergie

La technologie offre des solution d’ores et déjà disponibles pour créer de nouveaux services mais une fois encore les défis à relever sont nombreux et complexes:

  • Intégration de capteurs dans une infrastructure existante
  • Anonymisation des données
  • Coût de l’infrastructure pour un déploiement à large échelle
  • Restitution des données aux usagers
La question de l’acceptabilité des nouveaux services devra être posée: une étude récente rapporte deux inquiétudes majeures :
  1. La protection des données personnelles
  2. Une fracture numérique  accentuée

Smart cities : un enjeu sociétal

50% de la population mondiale habite en ville, cette part était de 13% au début du 20eme siècle et sera de 80% en 2050. Les smart cities devraient permettre l’accès aux technologies numériques au plus grand nombre. En 2014, 50% des francais sont équipés de smartphone ou tablette (Blog du modérateur). Que faire des 50% qui restent? Seront-ils exclus de cette cité? Organise-t-on une augmentation de la « fracture numérique » avec les smart cities?

Les Technologies de l’Information et de Communication (TIC) sont des outils de réappropriation de l’espace urbain par le citoyen acteur. L’adhésion des citoyens est obligatoire et la notion d’acceptabilité de ces nouveaux services est un prérequis pour transformer la cité. En aucun cas il ne faut négliger l’éducation de la population et il faudra faire preuve de pédagogie pour expliquer le bénéfice de ces nouveaux services. Au delà de cette phase de préparation, les habitants doivent s’approprier leur cité et co-produire les services urbains dont ils ont besoin.

Sans une adhésion massive de la population, la cité intelligente ne verra pas la jour. Cette cité ne se développera pas non plus sans l’adhésion des dirigeants politiques qui devront dépasser les contraintes liées aux échéances électorale pour construire une ville meilleure.

Au delà de la promesse de business, les hypothèses doivent être vérifiées. Le développement des smart cities implique une modification profonde des modèles existants.
Des projets à l’échelle des territoires servent à tester de nouvelles technologies, de nouveaux services mais aussi de nouveaux modèles économiques: le citoyen est acteur du projet.
Chaque nouveau service pourrait être construit de manière collaborative en associant politiques, entreprises, associations, institutionnels et citoyens. Construire un écosystème permet de prendre tous les paramètres en compte en vérifiant par l’expérimentation que le service est conforme aux attentes. C’est sous cet angle que nous avons abordé le projet open energy data.

Open Energy Data

Cette idée de création de service pour la ville par et pour les citoyens nous a séduit. Ce projet, piloté par Rennes métropole et Telecom Bretagne a pour ambition de:

« comprendre votre consommation personnelle pour agir collectivement a l’échelle du quartier » (Brendan Catherine)

Ce projet collaboratif vise à créer des services liés à la consommation énergétique de foyers Rennais. L’enjeu est de fournir des données de consommation électrique anonymisées et sécurisées. Ces informations sont ensuite exploitées par des applications (web ou mobile) sur un mode open data. Le but est à la fois de faire naître une prise de conscience de la consommation d’énergie des habitants et  de modéliser les comportements pour optimiser cette consommation.
Wi6labs conçoit, développe et produit un capteur sans fil permettant de mesurer puis d’envoyer sur le cloud la consommation électrique de foyers.  La promesse de Wi6labs est d’offrir aux Rennais un moyen simple et efficace de monitorer leur consommation électrique.
Une expérimentation du service aura lieu cet été dans un quartier de Rennes. Nous développons notre produit de manière itérative en s’appuyant sur les retours des usagers, prescripteurs, financeurs et décideurs.
Crédit photos:
Gettyimages: #486564437
Source:
Chiffres Internet 2014 – Blog du modérateur

Le concours national : un concours unique pour start-up

Wi6labs est candidat au concours national 2014.

Au delà de la compétition, ce concours est un formidable accélérateur. Il permet de structurer un projet de création d’entreprise et pose la première pierre du business plan.

Depuis 16 ans, le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche et BPI France lancent un concours d’aide a la création d’entreprise.

Ce concours national vise à faire émerger des projets de création d’entreprise de technologies innovantes, de soutenir les meilleurs d’entre eux, et de faciliter leur maturation grâce à une aide financière et un accompagnement adapté.

Tout porteur de projet peut participer quelque soit sa situation ou sa nationalité à condition que l’entreprise innovante soit créée sur le territoire français. Si l’envie de gagner ce concours a motivé notre participation, nous y avons gagné bien plus.

Ce concours pose les bases d’une création d’entreprise et oblige à se poser les bonnes questions, d’identifier les limites et d’exprimer des besoins de formation et d’accompagnement.

Formaliser le projet

Le concours est l’occasion de décrire avec des termes simples la nature du projet. Il exige d‘exprimer de manière simple son caractère innovant et vise à éveiller l’intérêt d’un jury.  Le dossier de candidature pose les bases de réflexion pour un business plan, on y aborde:

  • La présentation du projet
  • L’équipe
  • Les marchés visés
  • Les moyens nécessaires à la maturation du projet
  • Les aspects juridiques

Présenter l’équipe et partager le projet en interne

En plus de l’exercice de communication, ce concours permet de structurer l’équipe. Ce fut l’occasion pour nous d’initier des discussions sur les rôles et responsabilités et de prendre conscience des attentes de chacun. Nous avons pu ainsi vérifier la complémentarité de l’équipe de départ, identifier nos faiblesses et carences et assumer le nombre de personnes engagées sur le projet.

Ces discussions ne sont pas aisées mais il est sans doute plus judicieux d’aborder ces thèmes avant la création que de réaliser au bout de plusieurs mois que nous ne partageons pas la même vision du projet.

Prendre du recul

La rédaction du dossier de candidature nous a permis de prendre du recul. Nous avons eu à intégrer les dimensions stratégiques, marketing, commerciales et juridiques du projet.
L’innovation technologique n’est qu’une variable de l’équation : elle constitue un élément fondamental du projet, c’est notre différenciateur mais cela ne suffit pas.

Nous avons ainsi pris la mesure du besoin de segmenter et cibler notre marché, de définir un positionnement pour notre offre et travailler notre présentation.

Cela vous fera sans doute sourire mais pour nombre d’ingénieurs, le client est un concept assez vague . C’est en rédigeant le dossier de candidature que nous avons mesuré l’importance de le placer au centre du projet. La technologie innovante est devenu un moyen de satisfaire les besoins de nos clients.

Enfin, nous avons initié notre réflexion sur la forme juridique de notre entreprise d’une part et sur le thème de la propriété intellectuelle et des brevets d’autres part.

Entamer la mutation

Ce concours initie une mutation pour les porteurs de projet: peu à  peu l’ingénieur s’efface et  endosse le costume de l’entrepreneur. L’angle de vue est modifié, nous ne considérons plus uniquement le volet technologique mais mesurons les challenges qui nous attendent pour les prochains mois. C’est enrichissant car nous pouvons désormais construire une métrique, définir un plan de maturation avec des jalons et mesurer notre progression. Bref, nous démarrons un business.

S’exposer et partager

Le concours, c’est également un moment privilégié pour exposer le projet aux critiques. C’est pour soutenir ce projet que nous « pitché » pour la première fois. C’est un exercice qui pose la première pierre de notre communication d’entreprise.

Concours? Quel intérêt pour le projet?

Vous l’aurez compris à la lecture de cet article, je ne taris pas d’éloges sur ce concours national de création d’entreprise de technologie innovante. Pour Wi6labs, c’est à la fois une reconnaissancedes structures d’accompagnement et un gage de motivation et de crédibilité des porteurs de projet. C’est la base de départ pour construire un business plan. Et si nous gagnons, c’est une aide précieuse pour assurer la maturation de Wi6labs.

Choix du logo : nous avons encore besoin de vous !

Notre sondage initial n’ayant pas fait ressortir un logo du lot, nous les avons retravaillés en tenant compte de vos remarques.

N’hésitez pas à laisser un commentaire, choix du logo, de la police, des couleurs….

This poll is closed! Poll activity:
start_date 04/08/2014 18:45:03
end_date 11/09/2014 18:45:03
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Quel est votre logo préféré?

Colloque énergétic, les énergies dans la cité

Nous étions présent à la quatrième édition du colloque Energ&TIC à Lannion.

Au programme de cette journée: deux idées pour faire émerger les réseaux électriques intelligents, un concours d’innovation et du chauffage gratuit dans votre appartement!

La première conférence animée par Nicolas Ibrahim d’Orange et Christophe Reinert d’EDF présente l’expérience sur Smart Electric Lyon. L’expérience s’intéresse au bénéfice client du monitoring énergétique avec le compteur intelligent Linky dans la maison.

La promesse de service se limite à un relevé  tous les 2 mois. Il n’est pas possible pour le moment de mesurer la consommation électrique à l’intérieur du logement pour identifier les postes énergivores. Pourtant, les solutions existent, des capteurs sans fils pourraient palier à cette carence. Pour ces intervenants, le smartgrid (réseau intelligent) ne fait pas la promesse d’économies pour le client mais face à une demande en énergie croissante autorise de nouveaux services: plus de confort pour le client et surtout une meilleure utilisation du réseau de distribution.

La dernière conférence de la matinée présente des expérimentations smartgrid menés par deux communautés d’agglomérations. Brendan Catherine, chargé de mission énergie climat auprès de Rennes Metropole présente notamment les enjeux de la consommation énergétique pour une métropole de 425000 habitants.

Brendan présente le projet Open Energy Data  visant à collecter les données de consommation électrique  à l’échelle du territoire. Ces données sont anonymisées, stockées dans une base de donnée puis exploitées dans un contexte Opendata. Wi6labs soutient ce projet en fournissant une solution de capteurs sans fil ultra faible consommation et  déployable à grande échelle. Le projet vise à sensibiliser l’individu sur sa propre consommation d’énergie pour le bénéfice de tous. Ce projet est collaboratif, des données anonymes sont mises à disposition des développeurs qui imaginent des services innovants et utiles pour les habitants.

En fin de matinée sont présentés les lauréats du concours innov@lannion. 4 projets sont récompensés. Plusieurs projets sont soutenus par le fablab de Lannion, une preuve de plus que ces espaces ouverts et collaboratifs dopent créativité et innovation.

« Where is the beach » un projet d’objet connecté reçoit le prix « Orange »

L’après midi est consacré aux présentations d’entreprises travaillant pour les marchés smartgrids et smartcities.

Parmi ces entreprises, Qarnot Computing représentée par Paul Benoit présente une offre de chauffage gratuit! Un concept innovant tant sur fond que sur la forme.

Le millésime 2014 d’energ&TIC a répondu à nos attentes. Les présentations des différents intervenants ont confirmé la croissance des Technologies de L’information pour la gestion des energies dans la ville. L’offre de service existante est largement perfectible et soulève la questions du modèle économique de ces nouvelles offres.

Dans un contexte où la demande en énergies ne cesse d’augmenter, la promesse de nouveaux services et d’une meilleure utilisation des réseaux de distribution ne seront possibles qu’en plaçant les économies d’énergies en priorité des investissements des villes et territoires.